Comment fabrique-t-on du ciment ?

Une cimenterie fabrique du ciment à partir de matières premières (calcaire, argile, sables…). Elle est parfois dotée d’une ou plusieurs carrières permettant d’extraire ces matières directement sur le site de la cimenterie.

Pour produire du ciment, il faut mélanger et broyer du calcaire et de l’argile. La « farine” obtenue est séchée puis chauffée dans des fours qui peuvent atteindre 2 000°C. Le produit refroidi obtenu est appelé « clinker ». Broyé et additionné à d’autres matériaux, comme le gypse, il formera les différentes variétés de ciments.

La vidéo ci-dessous explique les différentes étapes du processus de fabrication :

DU CIMENT AU BETON

Le ciment issu de l’usine se présente sous forme de poudre, et peut être transformé sur place ou vendu pour fabriquer d’autres matériaux.

Mélangé à du sable et de l’eau, il permet de former du mortier, utile pour coller des parpaings et des briques dans la construction de logements ou de bâtiments divers.

Avec l’ajout de gravier à ce mortier, le ciment devient du béton. Le mélange a lieu dans un malaxeur, et le béton est « coulé » dans le moule adéquat avant de se solidifier. L’ouvrage formé est alors rigide et stable.

Dotée d’une forte résistance, le béton constitue 80% de nos constructions (poteaux, murs, sols, ponts …). Le béton est utilisé dans les travaux publics depuis le 19e siècle, notre cadre de vie est bâti sur son universalité.

Le béton : un matériau de construction inégalé et renouvelable

Le béton obtenu est employé pour de multiples usages : solide et pérenne, une construction en béton résiste sans problème une centaine d’années !

C’est un matériau qui comporte de nombreux avantages : facile à acheminer, durable, peu coûteux en entretien et en maintenance, il est aussi réutilisable à l’infini. Son recyclage est possible et permet d’économiser des ressources et de l’énergie. Peu onéreux, il résiste aux fortes variations de température et présente un bon confort acoustique et sanitaire. C’est ainsi un produit privilégié sur les chantiers de tous types.

Il existe plusieurs sortes de béton : on peut y ajouter des fluidifiants pour qu’il prenne des formes différentes, des antigels pour qu’il soit plus robuste, des accélérateurs de prise pour qu’il sèche plus vite, et même des pigments pour le colorer. Le béton armé, quant à lui, s’allie au métal pour résister au poids des gros ouvrages.

Grâce à la diversité de ses utilisations et à ses nombreux avantages, le béton (et donc le ciment !) est un matériau inégalé et indispensable à notre architecture.

LE BETON, UN MATERIAU DURABLE A HAUTE EFFICACITE ENERGETIQUE

A la fois solide et pérenne, composé de ressources locales et modèle d’inertie thermique, le béton est un choix judicieux pour bâtir un avenir durable. Ses propriétés exceptionnelles lui permettent de répondre aux exigences de l’éco-construction.

Pour satisfaire les normes actuelles des bâtiments basse consommation et futures normes des bâtiments à énergie positive, des bétons innovants aux performances thermiques renforcées ont été développés.

C’est le cas par exemple du béton isolant structural (BIS) avec une formulation spécifique qui lui donne une densité de 40% inférieure à celle d’un béton standard et divise par trois sa conductivité thermique, ce qui limite les déperditions de chaleur à l’intérieur des bâtiments.

Pour aller encore plus loin, différents ciments ont été conçus pour développer des caractéristiques techniques spécifiques au matériau final : le béton drainant, le béton auto-nettoyant, le béton dépolluant…

Que ce soit dans sa phase de production ou dans son usage, le béton est une réponse pertinente aux défis environnementaux !

Le béton, matériau pour accompagner la transition énergétique !

L'industrie cimentière en mutation permanente

Le ciment est soumis à de multiples évolutions, en fonction des technologies disponibles et des usages voulus.

La production de ciment peut également être réalisée à partir de déchets issus du secteur du bâtiment, comme les cendres volantes des centrales thermiques ou les laitiers de hauts fourneaux sidérurgiques. Dans le premier cas, il s’agit de remplacer l’argile par les cendres, qui contiennent de la silice. Dans le deuxième, les résidus de fonte peuvent remplacer le clinker, ou le compléter.

Il est également possible de trouver des combustibles alternatifs au pétrole pour faire fonctionner les fours, comme les huiles végétales, ou les déchets comme les pneus. Les combustibles solides de récupération (CSR) comme le bois ou la biomasse (matières végétales), permettent également aux cimenteries de se fournir en énergie.

Grâce à ces méthodes, on économise donc des ressources, et on émet moins de CO2 : l’empreinte environnementale du ciment peut donc être réduite.

Le ciment est un matériau évolutif qui se perfectionne en permanence grâce à la recherche. Il vise toujours une meilleure performance environnementale et technique, et son adaptabilité en fait un matériau approprié pour la construction durable. Réemploi de matières premières, réduction de la consommation thermique… L’industrie cimentière est en mutation permanente, et ses produits permettent des innovations importantes pour répondre aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux de notre époque.